JL Montagut

Le 22 août 2011 :

 

Souvenirs de Peters Day

Wondering where the years of your life have flown (High on the mountain)

 

 

Je ne sais plus exactement à quand remonte notre première rencontre, un samedi, à l’AEGC. Il me semble que cela remonte aux années 90 à 95, quand j’ai commencé à lancer une résistance contre le groupe des « pros » et chanter avec des « amateurs », dans la petite salle arrière. Dans ta grande simplicité, et malgré ton niveau, tu étais venu simplement se joindre à nous comme tu le fis si souvent par la suite. Peter ou plutôt Peters, car tu n’aimais pas que l’on oublie le s ou l’inverse, j’ai souvent écrit par mégarde Peter Days.

 

C’était il y a longtemps déjà. Tu arrivais plutôt le soir, de manière imprévisible la plupart du temps, et sans imposer ton répertoire, comme certains, tu nous rejoignais sur les plus grands standards, avec une préférence pour certains d’entre eux moins répandus (par exemple : working on a building).

 

Dès le début, lorsque je me lançais vers 99 dans l’écriture des premiers livrets de compilation de chants, tu te proposas pour m’aider à traduire certaines chansons d’oreille. Je me souviens en particulier de ton aide précieuse pour la magnifique chanson de Del mac Coury « high on the mountain », que tu m’avais montrée, et sur laquelle je butais.

A cette époque il est vrai, on ne trouvait pas encore tout sur internet et nous déchiffrions d’oreille, ce qui m’obligea souvent à faire appel aux compétences linguistiques des « nés natifs » comme toi. Fred avait moins de problème et m’aida beaucoup.

 

Juillet 1999

 

Grande fiesta sur l’île de Vaux sur Seine (cette petite ile a l’entrée réservée aux habitants) où habite Peters Day avec au programme cocktail et bluegrass : je joue et chante sur la terrasse jusqu’au soir…c’est assez sympa je me souviens que nous avons chanté et joué sur cette terrasse jusqu’au soir les grands standards du bluegrass (genre little Maggie), au moment où je finalisais mon premier livret de chants. Il y avait aussi gloaguen, James et ton copain mandoliniste Pierre B. Pendant ce temps les dames avaient fait un tour de l’île en bateau, et cette fête dura jusqu’au coucher du soleil et même après, dans ce charmant cadre poétique.

Jambalaya sur le bayou !….

 

Février 2000

 

Cela nous avait tellement emballés, qu’on a remis ça un jour de fermeture du foyer de la garenne et refait un peu de bluegrass chez Peters Day sur son île a quelques-uns uns… (Je crois qu’il y avait James, Eric G, Day et quelques autres, dont peut être Patrick mais mes souvenirs sont encore flous). Il faut dire qu’a l’époque, y en a pas beaucoup qui chantent..et connaissent le répertoire !

 

 

Janvier 2001

 

Pendant ce temps, la cassette de Peters Day me donne des idées de répertoire nouveau pour élargir celui des standards du samedi, ce qui aidera à compléter la série des bookletts des numéros 7 et 8. Dommage qu’ensuite, Day perdra définitivement cette cassette quand je la lui renverrai pour préciser un titre d’un morceau particulier, un solo magnifique chant et banjo old time, dont tu avais le secret…

 

En 2001

 

On te retrouve en mai à Vierzon, au week end annuel : discret, ce qui donna ce petit portrait que nous intégrons directement au site de l’AEGC, alors en construction.

 

 

En 2002,

 

De nouveau à Vierzon, tu t’affirmes cette fois sur scène dans le cadre des « scratch bands », avec des amis « imposés » de circonstance, il me semble que tu interprétas un succès peu connu de Leadbelly, le « Titanic ». Tu fis aussi un duo (moins improvisé) avec James Field, dont je n’ai conservé qu’une photo.

 

Vers ces années là, je t’ai revu à ma grande surprise juste un soir de juillet par hasard au stage de musique irlandaise de Tocane (à 12 km de chez moi): a ma surprise, tu m’explique que la famille de ta compagne possède une ferme de famille a 2 km de Tocane, au lieu dit Lagorce. Ce que nous avons pu vérifier l’année suivante, en visitant ce lieu : une ferme double avec un petit lac, sous la garde vigilante d’une vieille famille locale, qui nous confirma tes dires. Son frère est chirurgien, handicapé.

 

Mais cela ne dura pas, comme tu me l’expliquas plus tard, tu étais en instance de séparation, et jamais hélas nous ne nous revîmes sur place. Ton ex a eu d’ailleurs ensuite des problèmes très graves de santé, m’as-tu expliqué dans la voiture, sans que je me souvienne plus précisément. Tu as du aller la visiter plusieurs fois a l’hôpital a Paris.

 

Mémorable scratch band !

Avec cet inattendu Titanic de Leadbelly !

 

En duo avec James Field

 

 

En 2005

 

 

En mai 2005, un jour de froid et de temps gris, tu nous rejoins au bord de Seine, comme nous avions instauré l’habitude depuis 1999 avec Fred (qui ne devait pas être là ce jour là, exceptionnellement) pour contrer la fermeture du foyer de la garenne pendant les 2 mois et demi de vacance scolaire. On réalise alors cette photo emblématique : Peters, JLM, hiche et tof en plein effort mais …bien couverts.

 

 

Bords de Seine, ile de la Loge : Peters, JLM, Hiche, Tof, tous en plein effort !

Photo Gaetan Lafont

 

Nb : Il me semble bien que c’est ce soir là que tu passas à la maison et dinas avec nous. Un repère, tu oublias ton vieux pull bleu (celui de la photo, qui te quittait pourtant rarement) à notre porte manteau. Il ne fallut pas moins de 3 ou 4 mois pour que tu le récupères..

 

 

Le 21 juin de la même année, la Fête de la musique a la Garenne, après notre prestation habituelle au podium du square de la mairie, on termine la soirée à plusieurs au jardin gourmet ; y a du monde ! Ce soir là, tu es survenu, comme d’habitude par surprise, et nous a rejoints. Il y avait: Fred au banjo, Hubert a la contrebasse, Philippe au chant, Tof a la mando, Hiche au banjo, Pierre au dobro, toi à la mando et au chant, et moi-même au chant et guitare. Nous testions dans cette petite salle le livret des grands standards, pour faire des petites présentations de ci delà, sans autre idée préconçue. Je suis obligé de calmer le tof et Raphael, qui n’arrêtent pas de jouer trop rapide, et on revient aux grands standards.

On arrive à chanter a 3 avec P.Day et Philippe et pendant quelques instants je plane sur « i Wonder where you are tonight » (j’entends enfin les 3 voix dont on rêvait) donc c’est possible..

C’est un peu de la qu’est venue l’idée de paris bluegrass band ; le nom du groupe vient de bastide après Courbevoie

C’est à partir de la qu’a définitivement pris forme l’idée de paris bluegrass band ; le nom du groupe vient de Pierre, après notre récital à Courbevoie pour la Faribole…A suivi la même année l’atelier chant, qui dura contre vents et marées (et il y en eut) un an et demi.

Je peux dire que tu étais là lors de cet événement marquant…

Soirée « Jardin gourmet »

Hiche, Peters, Tof, Fred, JLM, Philippe, Hubert

Suite : les mêmes avec Pierre au dobro

 

 

Tu vins même 3 mois plus tard participer a la première séance de l’atelier chant, ou tu assistas comme moi a quelques empoignades de puristes sur la manière américaine de prononcer « bury me deep »…heureusement ceci fut vite surmonté, sinon on y serait encore a cette heure !

 

En juin 2006,

 

Le festival de Marly remplace Vierzon et se passe plutôt bien. Tu te retrouves embauché par surprise par Abdou pour rejoindre sur scène au pied levé les abdoumen reconstitués, en l’absence du mandoliniste et du bassiste, remplacé par Hubert, et en présence de 2 banjos : l’officiel Areski et un banjo invité surprise, François.

Un enregistrement vidéo, un de tes derniers en public, nous permet d’apprécier ta voix dans l’éternel man of constant sorrow, et …. Ou on entend toute l’énergie de tes solos en accords….ci dessous quelques captures d’écran

 

I’m am a man of constant sorrow

Peters, Hubert, Abdou

 

 

Vue générale du scratch band: Peters, Hubert, Abdou, JLM, Areski et François

On pourra visualiser cet événement, dernier de tes enregistrements filmés a ma connaissance, sur

http://www.youtube.com/watch?v=I6jooiekyU8

 

 

 

En juin 2007,

 

C’est la fête de la Garenne, tu es venu aussi…Nous sommes assez nombreux a participer a cette fête, d’abord dehors où tu étais, et qui se termine dans le bistro du marché, notre QG du samedi soir, où tu nous a suivis. Cette année, un banjo manquant : Fred, décédé l’année d’avant.

 

 

Au bistrot du marché: Peters, Nicho, Tof, Jean,Hugues,Arnaud, Emma, Hubert

Peters, Jean, Arnaud, Emma, Hubert, Joël et les autres

 

 

Voila donc nos quelques souvenirs, en guise de mémorial :

 

Comme j’ai quitté l’association voici 4 ans, je n’y ai conservé que quelques amis loyaux et fidèles. J’ai failli t’oublier, venitianpete (ton mystérieux nom d’email, et pourquoi vénitien d’ailleurs ?). Je me souviendrai longtemps de notre amicale fidèle et occasionnelle collaboration, qui contrastait avec le mépris de beaucoup durant la même période. Je suis heureux d’avoir pu retrouver des souvenirs tangibles, notamment ces photos et ce film, qui témoignent faiblement de ce que tu as apporté à tous. Veuille accepter ce modeste hommage sincère de ma part.

Je conserve de toi l’exemple de ta discrétion, ta modestie, cachant ton grand talent mandolinistique, ton énergie, ta belle voix claire, ton swing particulier que tu aimais appuyer de mouvements du pied, ton humour texan et tes solos rageurs en accords de mandoline. Tout ceci que tu savais communiquer avec une rare simplicité. Veuille accepter cet hommage posthume et tardif….

 

Wondering where the years of your life have flown (High on the mountain)

 

 

 

 

Extraits de la video youtube

http://www.youtube.com/watch?v=3Hjg9ZZO9Bk&feature=related

 

 

So long boy and see you in the future!

Of course with you mando!

 

High on a mountain

As I looked at the valleys down below
They were green just as far as I could see
As my memory returned oh how my heart did yearn
For you and the day that used to be

High on a mountain top wind blowing free
Wondering about the days that used to be
High on a mountain top standing all alone
Wondering where the years of my life have flown

Oh I wonder if you ever think of me
Or if time has blotted out your memory
As I listen to the breeze blow gently through the trees
I'll always cherish what you meant to me

 

Author: Olabelle Reed

Version: Del McCoury